Campus de la paix

Campus de la paix - vendredi 20 avril
Comprendre

Vendredi 20 avril

Campus de la paix : Pourquoi la Grande Guerre ? Pourquoi les tentatives de paix n'ont pas abouti ? Le rôle des civils, la guerre et la paix ?

Des conférences visent à poser une problématique générale de réflexion, ainsi que des ateliers d'approfondissements de la thématique sur des points plus précis.

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Lieu

Université Catholique de Lille
60 Boulevard Vauban - 59000 Lille

façade la catho

Déroulement 

9h00 : Accueil

9h30 - 10h00 : Ouverture du Campus de la Paix par Pierre Giorgini
10h00 – 10h45 : 3 conférences en parallèle 
11h00 – 12h00 : 4 ateliers en lien avec chaque conférence
12h00 – 14h00 : Animation dans les couloirs
14h00 – 14h 45 : 4 conférences en parallèle
15h00 – 16h00 : 3 ateliers en lien avec chaque conférence

16h30 – 17h30 : Conférence Finale par Andrea Riccardi :

"Le défi de la paix : vivre ensemble".
18h15 – 19h00 : Inauguration de l'œuvre " La paix soit avec toi " de Nicolas Alquin (Cathédrale de Lille - Notre Dame de la Treille)

Les 4 grandes thématiques  

  • La guerre juste : Limites et échecs 
  • Les défis de la paix juste
  • Les civils dans la guerre
  • Eduquer à la paix 

La guerre juste : limites et échecs

Présentation
Conférence du matin
Ateliers du matin
Conférence de l'après-midi
Ateliers de l'après-midi

Au moment de la déclaration de guerre, les moralistes invoquèrent de part et d’autre le principe classique de la « guerre juste » (Thomas d’Aquin, Ramon de Penafort etc…) fondée sur la nécessité de se défendre contre un agresseur injuste. Il est apparu que chacun des camps en présence pouvait revendiquer son bon droit… D’autres théories théologiques étaient invoquées en puisant aux racines bibliques de la notion de « guerre sainte ». Certains envisagèrent alors une interprétation sacrificielle voire mystique de la guerre et de ses horreurs.

 

La déclaration en juin 2014 de Mgr Algermissen, président de Pax Christi, dénonçant l’absence de cause réelle et de justification morale au conflit constitue une avancée importante sur le plan de la reflexion théologique et pose avec acuité la question, comment Français et Allemands qui proclamaient leur foi commune lors du congrés eucharistique des 22-26 juillet 1914 à Lourdes ont-ils pu se transformer en soldats prêts à s'entre-tuer ?

Dominique Foyer : Théologien UC. Lille

Guerre juste, guerre sainte, guerre injustifiable. Une approche theologico-politique des conflits.

Résumé :
Le premier conflit mondial présente quelques analogies avec la situation actuelle au Proche-Orient : comment qualifier moralement la guerre ? Peut-on la justifier théologiquement ? Si faire la guerre semble parfois une nécessité, est-ce pour autant un devoir moral, voire une cause sacrée ?

Ateliers A :

Pierre Outteryck : docteur en littérature française, IRHIS-université de Lille.

28 juin - 3 août 1914, une relecture de Jaurès : la guerre était-elle inéluctable ?

Résumé :

 Une guerre fraîche et joyeuse ? Jaurès s'était élevé contre cette idée couramment répandue à la veille de la Première Guerre mondiale. Jaurès estimait que cette guerre ni juste ni raisonnable pouvait être évitée. Il a cru possible d'écarter cette terrible menace jusqu'au coup de feu fatal de la soirée du 31 juillet ! 

Atelier B :

J.Heuclin, Doyen honoraire UC Lille.

Les offensives de paix, une arme de guerre.

Résumé :

L’année 1917 fut celle de nombreuses propositions de paix parmi lesquelles celles du pape Benoit XV. Toutes échouèrent laissant croire à l’échec de la diplomatie et que la seule solution au conflit mondial était celle de la paix victorieuse obtenue par les armes. C’est ce qui se produisit, faisant considérer par les historiens que la notion de paix fut utilisée par les belligérants comme une arme de guerre.

Atelier C :

Bruno Bethouart : Professeur émérite ULCO

Mgr Julien : de Jeanne d’Arc à Marc Sangnier

Résumé :
Admirateur de cette « héroïne qui aime d’un égal amour la religion et la patrie », l’évêque d’Arras, ardent patriote, sait trouver les mots en faveur de la réconciliation le jour de l’inauguration du monument de Lorette en 1920 et lance, six ans plus tard, à Bierville, chez Marc Sangnier des  appels pressants à la paix devant un auditoire de Français et d'Allemands.

Jean-Michel Guieu : McF, Paris I-Sorbonne

Gagner la paix. 1914-1919

Résumé :

« Nous prenons les armes pour imposer dans toute l’Europe une paix durable », écrivait le quotidien Le Petit parisien du 4 août 1914. Cet espoir, qui devait agir comme l’un des principaux ressorts de l’acceptation de la lutte, allait-il s’avérer parfaitement illusoire ? Si la paix conclue à Versailles en 1919 s’est imposée dans la mémoire collective comme une paix « manquée » ou « illusoire », l’historiographie récente tend à la considérer comme l’arrangement le plus stable qui pouvait sortir des difficiles négociations entre les vainqueurs.

Atelier A :

Xavier Boniface. Professeur, Université de Picardie J.Verne

De la juste guerre à la juste paix

Résumé :

 La guerre juste est un concept théologique - puis politique - défini surtout à partir du Moyen Âge. En 1914, les belligérants s'y réfèrent pour justifier le conflit qui commence, chacun étant persuadé du bien-fondé et du soutien de Dieu à la cause qu'il défend. Il en résulte l'affirmation d'une convergence de la foi en Dieu et de la foi en la patrie. Mais la position du pape Benoît XV est rendue délicate par la présence des fidèles dans les deux camps. Pourtant, il rappelle que la guerre est une  "horrible boucherie" et un "suicide de l'Europe civilisée". Plus encore, il tente de définir, notamment avec sa note de 1917, ce que pourrait - et devrait - être une juste paix.

Atelier B :

Cathy Leblanc. Théologien UC Lille 

Résumé :

Le poète américain E. e. Cummings engagé auprès de la Croix Rouge française et les traumatismes d’emprisonnement, la manière de les sublimer, en établissant un rapport avec la seconde GM et sa déportation et je parlerai aussi de la difficulté à mettre en place une réconciliation après des traumatismes de guerre. Quel est l’état d’esprit de ceux qui ont été soumis à une souffrance extrême, dans une situation programmée politiquement ? Comment ces personnes retrouvent-elles des repères dans un monde apaisé ? Le monde peut-il seulement s’apaiser pour elles ?

Le pardon témoigne de la manière dont le déporté trouve les moyens, quand il a survécu, de se positionner par rapport au pouvoir destructeur de l’extrême droite nazie. La devise de mise est « ni haine ni oubli ». Mais certains comme Sam Braun, trouvent dans le pardon une façon de se retrouver eux-mêmes. D’autres, comme Marie-José Chombart-de-Lawe, responsable de la « pouponnière » de Ravensbrück, ne peuvent même pas imaginer ce que recouvre ce terme. Mais lorsqu’une personne ne peut pas pardonner un mal extrême l’impardonnable fait alors obstacle à la liberté de penser et la personne est assiégée par l’horreur du souvenir qui peut se glisser dans les choses les plus simples : la fine tige métallique utilisée pour soutenir une rose sur une jolie table peut dès lors renvoyer à l’univers barbelé. La libération est-elle vraiment possible ? Comment se négocie-t-elle psychiquement ? Le pardon seul suffit-il ? 

Le défi de la paix juste

Présentation
Conférence du matin
Ateliers du matin
Conférence de l'après-midi
Ateliers de l'après-midi

Les formes contemporaines de guerre sont hors de proportion avec les torts et préjudices qu’elle serait supposée punir : la guerre se définit comme un mal propre, c’est un fait irrationnel mu par des idéologies, des imaginaires, des ignorances et des stéréotypes qui sollicitent fantasmes et illusions.  « C’est dans le cœur des hommes que naissent les guerres » disait Paul VI, c’est là que l’Eglise doit agir en formant la spiritualité des hommes contre l’ignorance. Cette théologie dominante de la paix juste, intervient dans le contexte très sécularisé du monde Occidental

Michel Drain

Fonctionnaire, IFRelations internationales

Les défis de la paix juste dans un monde troublé

Résumé :

On assiste aujourd’hui à un renouveau des rivalités de puissances et à un affaiblissement du droit. Les États-Unis, malgré leur prééminence, ne peuvent plus à eux seuls déterminer le cours de la politique internationale. De multiples centres de pouvoirs, souvent rivaux, apparaissent. Des risques d’affrontement entre puissances nucléaires grandissent, des frontières de la Russie à la mer de Chine. Les activités nucléaires et balistiques de la Corée du Nord illustrent les dangers de la prolifération. Au Sud, de nombreux peuples subissent les guerres et le chaos consécutifs à l’effondrement des États.

Devant cette situation, quatre grandes questions se posent :

  • Comment retrouver les voies du dialogue entre les nations ? La réconciliation franco-allemande peut-elle à cet égard servir d’exemple ?
  • Comment prévenir les conflits en corrigeant les injustices économiques, sociales, environnementales qui marquent toujours la vie internationale ?
  • Comment opter pour un désarmement ambitieux, notamment nucléaire, dans une démarche coordonnée, progressive et contrôlée ?
  • Plus largement, comment faire prévaloir le bien commun mondial sur une vision étroite et parfois agressive des intérêts nationaux ?

Atelier A.

SE Monsieur l’ambassadeur de Tchéquie, P. Drulak 

La paix et la tradition de la pensée politique tchèque.

Atelier B.

Dominique Durand, Etudes supérieures d’histoire et de sociologie, journaliste spécialisé santé publique. Président du Comité international Buchenwald-Dora et Kommandos depuis 2016.

Résumé:

Au lendemain de 1945, la question de la paix se pose en des termes nouveaux dictés par les caractéristiques de la seconde guerre mondiale. Celle-ci a été une guerre idéologique qui opposait des régimes dictatoriaux  aux régimes démocratiques. Elle a été une guerre offensive mobilisant toutes les ressources économiques et humaines des pays, des capacités techniques importantes et innovantes. Elle fut enfin une guerre d’anéantissement, avec des millions de victimes civiles volontairement stigmatisés, déplacés, exploités, et exterminés. Parmi elles des centaines de milliers d’internés et de déportés dans des camps d’abord dits de rééducation, puis des camps pourvoyeurs de main d’œuvre pour la machine de guerre et enfin des camps d’extermination pour les populations devant être totalement exclues de la nouvelle communauté nationale-socialiste : les juifs, les Sinti et Roms, etc.

Le caractère de la guerre et l’utilisation de l’atome comme arme de destruction massive pour faire plier la dictature japonaise invite la communauté internationale à s’engager dans la promotion d’une paix durable, s’appuyant sur une justice dite de transition (Nuremberg), la création d’institutions internationales (ONU) soutenues par des courants idéologiques divers, des institutions fédératrices (Mouvement de la Paix, Amnesty international) de nouvelles formes démocratiques, et une réflexion intellectuelle renouvelée (droits humains, désarmement).  Mais la paix ne constitue que l’un des fondamentaux d’une volonté de renouvellement de la société, qui s’est pour partie forgée dans l’expérience concentrationnaire. Elle conduira par étape à l’avènement d’un nouvel ordre mondial aujourd’hui remis en question. Cet atelier devrait permettre de revisiter ce passé et d’évaluer la pertinence de son apport.

Atelier C.

Gal P de Puybusque,

Le vieil adage « si vis pacem para bellum » prépare- t-il la guerre ?

L’adage « Si vis pacem, para bellum » est considéré de nos jours encore comme une sage règle de conduite pour un Etat qui prétend préserver la paix sans pour autant s’engager dans une politique agressive. En France, c’est la devise de l’Ecole de guerre. Mais cette maxime garde-t-elle toute sa pertinence à l’heure où les conflits semblent avoir des formes profondément nouvelles ? Ne permet-elle pas de faciles accommodements pour se préparer en fait à déclencher la guerre ? Cent ans après la Grande Guerre, soixante-treize ans après la seconde guerre mondiale, peut-on encore se réclamer de cette devise à laquelle tous les protagonistes de l’époque croyaient ?

Par ailleurs, ne faut-il pas savoir dissuader un potentiel adversaire en affichant des capacités et une résolution ?

Finalement, pour être un homme de paix, faut-il encore accepter de préparer la guerre ?

Elie Baranets

Chercheur à  Polytechnique/IRSEM.

Comment perdre une guerre. Une théorie du contournement démocratique.

Résumé 
Les démocraties bénéficient d’un avantage militaire décisif. Cela n’empêche pas ces dernières de connaître des difficultés récurrentes. De la guerre naissent des impératifs qui procurent aux gouvernants l’occasion d’accroître leurs pouvoirs. Mais le comportement non démocratique de décideurs qui abusent le public sur la réalité de leurs objectifs finit par se retourner contre eux. Ils se condamnent à élaborer leur stratégie dans l’optique de la maquiller, privilégiant la discrétion à l’efficacité. Ces pratiques nourrissent la contestation en interne, jusqu’à rendre l’effort de guerre insoutenable politiquement. Alors qu’il est courant d’affirmer que la démocratie nuit à la bonne conduite des opérations, Elie Baranets montre que c’est de son déni que provient la défaite. Comment le pouvoir parvient-il à contourner ainsi la démocratie ? Comment les acteurs politiques réagissent-ils face au mensonge et à la dissimulation ? Quels sont les effets concrets de ces stratagèmes sur le cours de la guerre ?

Atelier A:

Dr. Dimitrios Anagnostakis, Postdoctoral teaching Liverpool Hope University.

European Union and internal security: the external dimension and the relationship with the United States.

Résumé :

Since the signing of the Maastricht Treaty, internal security (codified as “justice and home affairs” and as the “area of freedom, security and justice”) has emerged as a new policy field for European Union which has as a result acquired extensive competencies in this area. The EU is now considered a major policy actor on issues such as the fight against organised crime and terrorism, migration and asylum, and the management of EU’s external borders. More recently, cybersecurity has been a policy area in which the EU has taken various measures and has established a number of institutional bodies such as the European Union Agency for Network and Information Security (ENISA) and the European Cybercrime Centre located in Europol. The rapid increase of EU competencies in the area of internal security and the 9/11 terrorist attacks have prompted a similarly rapid expansion of the relations between the EU and the United States on internal security matters: in a matter of a few years the EU has concluded international agreements with the US on customs security, the transfer of air travellers’ data, the transfer of financial data, mutual legal assistance and extradition, security research, the sharing of judicial information with Eurojust, and the sharing of criminal intelligence and operational information with Europol. This paper maps transatlantic internal security cooperation, identifies the patterns that characterise the EU-US relationship, and touches upon the broader themes of how the EU and the US negotiate their relations, how global standards on internal security (including counter-terrorism) emerge, and how private actors interact with the EU and the US under a framework of transatlantic security governance.

Atelier B:

Olivier Beddelem, Président du Mouvement européen-Nord, Professeur à l'EDHEC Business School

Résumé :

Le 9 mai 1950, Schuman prononçait sa désormais célèbre déclaration. Et il débutait celle-ci en ces termes " La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. La contribution qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d'une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L'Europe n'a pas été faite, nous avons eu la guerre.".  78 ans plus tard, cette déclaration est plus que jamais d'actualité. La construction européenne a permis aux membres de l'Union de vivre la plus longue période de leur histoire sans guerres en son sein, alors que les générations précédentes ont connu trois conflits meurtriers en 1870, 1914 et 1939.

Atelier C 

Dominique Reniers, Docteur HDR en psychologie clinique et pathologique, FLSH-université catholique de Lille.

Résumé : 

« Si tu veux la paix… », Approches psychologiques et philosophiques de la paix juste.

« Plus jamais ça !... » Tel fut le cri lancé après les horreurs de la Première guerre mondiale… Il ne faudra que 21 ans pour contredire l’attente d’une paix comprise dans ce cri. Il serait possible, bien entendu, de convoquer les circonstances historiques qui ont favorisé l’apparition de la Seconde guerre mondiale. Mais la réflexion peut aller plus loin ! La guerre, en soi, peut-elle constituer l’enjeu d’une leçon appelant en toute logique à sa non reproduction, ou à une paix durable, voire pérenne ? L’Histoire elle-même est bien là pour le contredire ! La question vaut alors d’être posée plus radicalement : une société, quelle qu’elle soit, peut-elle se passer de la guerre pour envisager la paix ? Freud lui-même, peu après 1918, reprenait le fameux adage « Si vis pacem, para bellum », soulignant en cela que le conflit, qui peut prendre le visage de la destructivité la plus sauvage, est constitutif de toute société humaine. Cela, en vérité, n’est pas sans orienter le débat sur ce qui, aujourd’hui, tend à omettre ce que l’Histoire, celle de 14-18 et d’autres, ne cesse de nous répéter…

Les civils dans la guerre

Présentation
Conférence du matin
Ateliers du matin
Conférence de l'après-midi
Ateliers de l'après-midi

Si les soldats sont les victimes iconiques des conflits, les populations ont aussi souffert d’atrocités durant les deux guerres mondiales. De 1914 à nos jours, le nombre de victimes civiles des guerres n’a cessé d’augmenter au point de dépasser de loin celui des combattants. Les études menées sur le concept de guerre totale s’accordent à donner aux civils une place majeure car c’est toute l’économie et les populations qui sont mises de gré ou de force au service de l’appareil militaire jetant les foules éparses sur les routes de la deportation, de l’éxode et de migrations sans fin.

Jean-Claude Guillebaud: journaliste, écrivain.

Les civils sont devenus “la” cible.

Résumé :

Le concept de guerre totale, fondée sur l’extermination des civils est le produit d’une grande cassure historique qui remonte paradoxalement à la « démocratisation » de la guerre à la fin du XVIIIe siècle. Puis vint la folie de 14-18, et un vingt ans plus tard celle des bombardements délibérés. Aujourd’hui, les guerres modernes tuent beaucoup plus de civils que de combattants.

Atelier A.

Jean-Paul Visse: historien, journaliste

Comment la presse parle des civils dans la guerre à partir de trois exemples 14-18,40-44 et 58-62.

Atelier B.

Eric Vanneufville: Historien, fonctionnaire.

A propos des exodes des populations civiles belges vers la France et la Hollande de 1914 à 1917.

Atelier C.

Dominique Reniers, Docteur HDR en psychologie clinique et pathologique.

« Si tu veux la paix… », Approches psychologiques et philosophiques de la paix juste.

« Plus jamais ça !... » Tel fut le cri lancé après les horreurs de la Première guerre mondiale… Il ne faudra que 21 ans pour contredire l’attente d’une paix comprise dans ce cri. Il serait possible, bien entendu, de convoquer les circonstances historiques qui ont favorisé l’apparition de la Seconde guerre mondiale. Mais la réflexion peut aller plus loin ! La guerre, en soi, peut-elle constituer l’enjeu d’une leçon appelant en toute logique à sa non reproduction, ou à une paix durable, voire pérenne ? L’Histoire elle-même est bien là pour le contredire ! La question vaut alors d’être posée plus radicalement : une société, quelle qu’elle soit, peut-elle se passer de la guerre pour envisager la paix ? Freud lui-même, peu après 1918, reprenait le fameux adage « Si vis pacem, para bellum », soulignant en cela que le conflit, qui peut prendre le visage de la destructivité la plus sauvage, est constitutif de toute société humaine. Cela, en vérité, n’est pas sans orienter le débat sur ce qui, aujourd’hui, tend à omettre ce que l’Histoire, celle de 14-18 et d’autres, ne cesse de nous répéter…

Sylvie Humbert

Professeur d’histoire du droit à l’Institut Catholique de Lille, co-directrice du C3RD (centre de recherche sur les relations entre les risques et le droit), secrétaire générale de l’AFHJ (association française pour l’histoire de la justice), formatrice à l’ENM (Ecole nationale de la magistrature).

Du martyr à la réconciliation

Résumé :

Lors de la première guerre mondiale, les habitants du Nord de la France ont été particulièrement touchés par les mesures de rétorsion que les Allemands leur ont fait subir en raison de la résistance qu’ils leur ont opposée à tel point que l’on a pu parler du ressort martyr. Depuis, la condition des civils dans les différentes guerres, en France et à l’étranger, a donné lieu à une multiplication d’actes dommageables et irréparables rendant difficile ensuite le retour à une société apaisée. Aux souffrances physiques s’est ajouté un crescendo d’atteintes à la dignité humaine que la justice a définies comme crimes que l’on ne pourra pas oublier. La réconciliation, de ce fait demande du temps et doit être organisée de façon à ce que les victimes reconnues comme telles puissent pardonner et que les commémorations des événements  aboutissent à un non-oubli des sociétés futures. Peut-être la paix pourra ainsi devenir durable ?

Atelier A.

Assumpta Mugiraneza : Diplômée en psychologie sociale et en sciences politiques de l’Université Paris VIII, co-fondatrice et directrice du Centre IRIBA pour le Patrimoine Multimédia, dont le but est d’éduquer à l’histoire culturelle du Rwanda, dans une approche restaurative.

« La réparation des civils, après le génocide – conjuguer l’interdisciplinarité et la complémentarité»

Résumé :

La réparation des civils, répond à la fois à la réparation judiciaire, instituée par la société, le processus qui conduit à la reconnaissance du tort, participe à réparer aussi bien l’individu que la collectivité. Il y aussi la réparation par le soin psychothérapeutique qui, dans l’après génocide, revêt plusieurs dimensions (l’obligation de recréer du sens là où tout semble devenu « insensé », de restaurer du lien quand tout a été brisé, de redonner la parole face à l’indicible, de recréer un rapport au temps, de réinscrire dans une temporalité qui a subi une compression - décompression extrême, d’accepter de vivre encore tout en sachant.

Atelier B.

Maruhukiro Déogratias,

Isch, Président de Rapred-Girubuntu e.V. Assistant à l’Université de Freiburg , Bureau de Recherche  Paix et Réconciliation

La réconciliation après les massacres du Burundi. 

Atelier C.

Dr Catalina Montoya, Lecturer in Internationsl Relations and Director of the MA in International Relations, Department of History and Politics, Director of the Archbishop Desmond Tutu Centre for War and Peace Studies, Liverpool Hope University.

 Rural victims, fake victims and victimized occupants: the public struggle over the legitimacy of the Law of Victims and Land Restitution in Colombia.

Résumé : 

Law 1448 of Victims and Land Restitution was ratified in Colombia in June 2011 and its implementation started in January 2012, the same year that the Government started peace talks with the left-wing guerrillas of FARC. The Law aims to redress victims of the armed conflict and is part of an attempt to bring peace by applying a transitional justice framework and fostering rural development. Drawing on a methodology that integrates framing and rhetorical analysis of public communications by political sectors and news media content, this workshop assesses the competing frames at play in the implementation of the Law and their political and media resonance. It proposes firstly, that development talk by the government linked to the Law had greater resonance and was overall more successful than the peace and human rights one. Secondly, that interested economic and political sectors promoted a narrower definition of victims: second occupants accused of stealing or taking over dispossessed land. Such twisted definition gained momentum against the referendum for peace in 2016 and is being used in the emerging electoral campaign, threatening the sustainability of the Law and peace implementation in Colombia, beyond the next presidential elections.

Éduquer à la paix

Présentation
Conférence du matin
Atelier du matin
Conférence de l'après-midi
Ateliers de l'après-midi

« La paix n’est pas seulement absence de guerre et elle ne se borne pas à assurer l’équilibre des forces adverses. La paix ne peut s’obtenir sur terre sans la sauvegarde des biens des personnes, la libre communication entre les êtres humains, le respect de la dignité des personnes et des peuples, la pratique assidue de la fraternité ». La paix est un fruit de la justice et un effet de la charité. La paix est avant tout un don de Dieu. Le message du Christ est un message de paix. "Surtout dans le fait de reconnaître en chaque personne une identité capable de se révéler et de révéler ce qu'elle a de divin en elle".

Mgr. Dr. Michael Gerber

Évêque auxiliaire de Freiburg

Une mission de paix : Joseph Kentenich, fondateur de Schoënstatt.

H et G Zier, G Beimann

Communauté de Schoënstatt

Une missions de paix : le jeune soldat J.Engling et la Duchesse-infirmière Gertraud Von Bullion

Mr Pillay

Hope University

The role of universities… culture of peace in Europe.

Atelier A

Philippe Diest, McF en histoire contemporaine (FLSH)

Du patrimoine guerrier au patrimoine mémoriel

Résumé :

 Depuis le Moyen Age, le phénomène guerrier a laissé de nombreux vestiges, notamment sous la forme de bâtiments à vocation militaire. Cependant, l’ampleur des conflits dans la première moitié du XXe siècle et l’instauration d’une paix interétatique durable en Europe de l’Ouest sont à l’origine d’une nouvelle perception de ces édifices. Devenus militairement obsolètes, leur rôle mémoriel s’affirme progressivement et fait face à des problématiques spécifiques.

Atelier C.

R.P Vincent Leclerc. Assomptionniste, spécialiste d’Ethique, Médecin

Identité, communauté et l'Evangile de la réconciliation, les ressources chrétiennes en face du tribalisme. Analyse des pratiques du théologien catholique ougandais Emmanuel Katongole 

Résumé :

Ses ateliers progressent habituellement en trois partie se lamenter, apprendre et sortir du conflit. Ils visent à remplacer le conflit par la recherche d'une paix durable en intégrant l'histoire du conflit dans un autre récit (guérison, salut, Royaume de Dieu...).  Ce dernier récit est sollicité dans sa capacité à intégrer mais aussi à dépasser les situations vécues et à rendre la paix désirable.

L'approche de Katongole revient à faire une proposition concrète concernant la contribution de la théologie chrétienne à une éthique de la paix et de la réconciliation accessible aux communautés de base dans la région des Grands Lacs figurant parmi les moins paisibles de la planète mais aussi paradoxalement les plus explicitement chrétiennes

Liste des intervenants

Tableau des conférences